Les bienfaits de l'eau de mer

Publié le par Michel Cerf

Les bienfaits des bains de mer

 

 

Mardi 7. Le bain. Comment était-ce ? Je me suis baigné seul, car il n’y avait peu ou pas de vent hier ! Ça non ! Par contre, aujourd’hui, le camp d’Eole se manifeste, ô combien ! Un rare voilier vient à défier mon champ de vision. Il semble brinquebalé comme une vulgaire coquille de noix. Avec sa carcasse bleu marine.

Malgré l’eau apparemment assez froide, j’éprouve tout de même de délicieuses sensations. L’immersion, l’eau, chaude par instants, par nappes, les flots radieux, l’eau claire et peu profonde, réchauffée par le soleil estival… puis cette fichue impression qu’on ne pourra plus jamais sortir du bain, parce que la gêne ressentie à cause de la différence de température entre l’air et l’eau, a tourné à l’avantage de la mer. La mer ? La mer, elle, est celle qui berce, celle qui endort. Comme je la chéris ! Comme elle nous soulage, nous dynamise, nous vivifie. Elle tonifie, rassure, produit sur nous un effet bénéfique indéniable. Cela, difficile de l’authentifier, de le déterminer, de le définir exactement. Très subjectif, alors, tout ça ? me direz-vous ?

 

Mercredi 8. Lendemain. Bain vers treize heures. La mer écume, la mer bouillonne, les vagues arrivent en rafales. Le vent s’est levé, adieu coquilles de noix ! Après une course à pieds, quelques aller et retours sur la plage, j’ai ramassé un os de seiche à peu près propre, membrure blanche, non mazouté. Très utile de le souligner car cela devient rare ! Quelques rafraîchissements maintenant, consistant en promptes cuillerées d’eau de mer remontées, au creux de la paume, puis de la main à la nuque. Enfin, l’entrée rapide dans l’onde fraîche mais suave, au pli des lames providentielles. Le corps alerte attend sa nourriture, de cette onctueuse pitance, l’âme, également, semble attendre des réjouissances. Aujourd’hui, ces jours-ci, après ce laps de temps, tout ce sable écoulé au regard du dieu, présentement, sur le site de Lanruen, cette impression d’avoir l’œil et les sens (tous les autres sens) aiguisés, aptes à la Reconnaissance ! C’est peut-être cela le phénomène d’immersion, la merveille de la prise de conscience d’un lieu.

 

Jeudi. Bain ! Certitude de s’être baigné à la haute mer. Il devait être treize heures encore. Il y avait du soleil ; un peu de vent ; je n’ai pas attendu longtemps avant de m’approcher de l’eau. Mais elle m’a semblé froide ; plus froide veux-je dire. J’ai donc pris tout le temps nécessaire pour habituer mon corps. Pour le préparer à son exercice quotidien de nage, comme à la fraîcheur de l’immersion soudaine. A ce moment-là, où l’on plonge, à ce moment-là précisément, de l’immersion, tout corps plongé dans l’eau est amené à flotter à sa surface, un certain temps. Il y avait quelques nageurs et nageuses à proximité mais, rapidement, je filai vers le large et ressentis cette impression d’être la seule personne dans l’eau. Ô vieil Océan ! Pas le seul être vivant ! Non, comme la mer était agitée ! D’autant qu’elle avait été bien ballottée la veille, à tel point que j’en avais conçu l’envie et l’idée de réserver ma place sur le Sloop d’Erquy. Je nageai, pour l’heure, ému, cahoté entre de rares grappes, en souples régimes, plus ou moins légers d’algues vertes, noires, et ondoyantes. C’est là le lot des lendemains de tempêtes ! Parfois, on a du mal à s’en dépêtrer, quand, sans y prendre garde, on s’accroche à une masse flottante de varech, plus importante, mais bel et bien à la dérive. Comme ce fut le cas quand, après avoir nagé tout mon saoul quelques centaines de mètres, je rentrai vers le rivage, satisfait. Je commençai de poser les pieds sur le fond sablonneux situé en bord de mer. Dès qu’on retrouve à la fois son souffle, son équilibre, qu’on sent ruisseler le long de son corps, les perles cristallines d’eau salée, que le soleil tente héroïquement de poursuivre pour les réchauffer, mais sans succès, agitées et poussées qu’elles sont, le long de votre jambe, par un vent léger, on exulte. Mais, le vent, le vent soutenu, frais, sans être froid, vous fait songer de rejoindre votre serviette éponge pour vous débarrasser de ces gêneuses, de leur sel, sans ambition aucune que celle de supprimer l’emprise désagréable du vent et de vous permettre de ressentir tout le bienfait du contact direct et bénéfique des rayons du soleil, réchauffer ainsi votre épiderme, et accueillir cette sensation de bien-être, de bienfait, que seuls les bains de mer véritablement peuvent vous procurer.
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Publié dans littérature

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